top of page

Présentation des Solutions de  Valorisation par la Médiation pour le Patrimoine Archéologique

1. Via Domitia Quæsītus : « A la Recherche de la Via Domitia »

Il s'agit ici de mettre en valeur les vestiges inhérents à la route militaire et commerciale gallo-romaine de la Via Domitia, avec en premier lieu ses trois tronçons toujours visibles aujourd’hui dans le Pays Narbonnais. Le tronçon mis au jour à Narbonne en 1997 fait déjà l’objet de mesures de conservation et de valorisation par un marquage, une signalétique et une médiation via des panneaux explicatifs. L’idée est de faire de même pour les deux autres tronçons, à Sigean et à La Palme. Ils ont avant tout besoin d’être correctement mis au jour, en éliminant les branchages et les couches résiduelles qui se sont accumulées au fil du temps jusqu’à recouvrir par endroits complètement la Via, puis ces tronçons doivent être sécurisés, mis en évidence et délimités. Par la suite, il convient de créer une médiation scientifique digne de ce nom sur chacun des sites, harmonieusement, par le biais de panneaux explicatifs et d’une signalétique commune, comme c’est déjà le cas à Narbonne. Ces îlots de culture, une fois créés, vont pouvoir être reliés entre eux, avec d’autres également, par le biais d’un jeu touristique de gamification du territoire qui permettra de rendre le maillage culturel concret et visible à l’échelle du territoire.

 

Etant donné que la Via Domitia traverse le Pays Narbonnais à quelques kilomètres du littoral du nord au sud, le point de départ du jeu ne peut se faire qu’au nord à Narbonne, ou au sud, à La Palme, afin de découvrir l’entièreté de l’itinéraire de la Via Domitia dans le Pays Narbonnais et de compléter l’ensemble des étapes du jeu de pistes. Voici, du nord au sud, la liste des différents points d’intérêt de l’itinéraire défini du jeu touristique, qui épouse au maximum le tracé originel de la Via Domitia : le tronçon de la Via Domitia à Narbonne, le Pont des Marchands, l’Eglise Notre-Dame-des-Oubiels, le passage à gué de la Reinadouïre, le passage à gué de Villefalse, le tronçon de la Via Domitia à Sigean, le passage à gué de Rieu, le tronçon de la Via Domitia à La Palme, la carrière de moules antiques de meules et la Chapelle Saint-Pancrace.

 

Cet itinéraire est à réaliser majoritairement en voiture, sauf dans le centre-ville de Narbonne où il est conseillé de se garer pour pouvoir déambuler à pied, de même qu’à Portel-des-Corbières et à La Palme, respectivement aux abords de la Chapelle Notre-Dame-des-Oubiels et la Chapelle Saint-Pancrace (construites sur des anciens relais routiers gallo-romains −mansio−. Des aménagements liés au stationnement et à la signalétique, ainsi que la réfection de certaines portions de routes du réseau secondaire sont à prévoir pour des conditions optimales. Comme précédemment mentionné, ce jeu s’adresse au plus large public possible, ce que l’on appelle le « grand public », avec des public-cibles qui seront néanmoins plus vite séduits que d’autres : le public familial et jeune, qu’ils soient touristes ou locaux. Pour une famille de locaux avec des enfants, il peut s’agir de passer un bon moment en famille le week-end, en découvrant son environnement de vie sous un autre angle, de manière ludique et culturelle, en faisant d’une pierre deux coups : apprendre et se cultiver tout en s’amusant, autant pour les parents que pour les enfants. Pour des touristes, une famille, un jeune couple, un groupe d’amis en vacances dans le Pays Narbonnais, ce format de jeu convient aussi, même s’il nécessite un moyen de locomotion personnel, car il permet de sortir des sentiers battus, de découvrir le Pays Narbonnais et ses richesses archéologiques de manière originale et ludique, et de se réserver une demi-journée (3h) au grand air, sans être enfermé dans un musée et en jouissant d’une grande liberté spatiale, temporelle et organisationnelle.

b53c9ad3ee03da59a2e4d3241c637221.jpg

Cnaeus Domitius Ahenobarbus, Consul et Général romain, instigateur de la Via Domitia, nommée après lui.

L’application s’ouvre sur une courte vidéo illustrée contant le récit du retour parmi les vivants au XXIe siècle de Cnaeus Domitius Ahenobarbus. L’intrigue, inventée de toute pièce, est la suivante (storytelling) :

Alors que le puissant Général et Consul Romain Cnaeus Domitius Ahenobarbus conquiert la Gaule Méridionale et fonde la Province antique de la Gaule Narbonnaise, nommée Provincia Galliae Narbonensis, ayant pour capitale « la première fille de Rome », Narbo Martius (Narbonne), Victoria, Déesse personnifiant la puissance des armées romaines, en tombe éperdument amoureuse. Pour protéger son bien-aimé de la plus grande fatalité humaine, la mort, elle convainc Somnus, Dieu du Sommeil, d’endormir Cnaeus en 104 av. J.C., année de son prétendu décès, avant qu’Orcus, Dieu de la Mort, ne vienne l’emmener pour toujours. Victoria, qui est une

déesse éternelle, est condamnée à vivre seule sans son amant jusqu’à ce que ce dernier sorte enfin de son sommeil léthargique. C’est ce qui se produit enfin lorsque le joueur lance l’application. Cnaeus se réveille, dans le monde moderne du XXIe siècle, qu’il ne connaît pas et où il perd tous ses repères. Un ultime obstacle l’attend avant de pouvoir passer le reste de l’éternité aux côtés de sa chère et tendre Victoria sur l’Olympe : parcourir une dernière fois la Via Domitia pour récolter les quelques indices que lui aura laissé Victoria, afin de connaître le moyen de rejoindre l’Olympe. Seul bémol : la Via Domitia n’est plus visible aujourd’hui, et Cnaeus, que tous ces siècles de sommeil ont perturbé, a des trous de mémoire !

Le joueur se voit proposer la mission d’aider Cnaeus à retrouver le tracé originel de sa Via Domitia, pour récolter les indices laissés par Victoria, afin qu’il puisse rejoindre sa bien-aimée sur l’Olympe. Pour ce faire, il devra se mettre dans la peau d’un aventurier-archéologue (n’est-ce pas un pléonasme !). Evidemment, le joueur sera récompensé (rewarding) de son dévouement et de sa sollicitude, et ce doublement, puisqu’il le sera de manière fictive dans le jeu par un titre honorifique attribué par Cnaeus, et dans la réalité par l’Office de Tourisme dans laquelle le joueur rendra son kit d’aventurier-archéologue à la fin du jeu. La récompense réelle du jeu est une offre promotionnelle pour le PASS ROMAIN : 1 PASS acheté donne droit à 1 PASS offert. Ce PASS est un ticket donnant accès à deux institutions muséales modernes du Pays Narbonnais autour de l’archéologie, de la romanité et de la Via Domitia avec un avantage tarifaire : Narbovia, le Musée Régional de la Romanité et de la Narbonne Antique, et l’ensemble muséal et archéologique Amphoralis du Clos Raynaud à Sallèles-d’Aude.

Ce jeu touristique est un jeu gratuit de gamification du territoire à supports multiples qui inclut :

supports.jpg

Ainsi, avant leur départ, les visiteurs doivent télécharger l’application sur leur smartphone ou tablette et récupérer le kit de l’aventurier-archéologue dans l’une des Offices de Tourisme, de préférence celle de Narbonne ou celle de La Palme, puisque ces deux villes sont les lieux de départ possibles du jeu.

Le kit de l’aventurier-archéologue est un sac composé de :

boite_à_outils.jpg

La progression dans le jeu se fait grâce à la résolution d’énigmes dans chaque point d’intérêt du parcours, qui mène au suivant, jusqu’à la complétude du parcours. Un parcours complet permet d’atteindre deux objectifs : la récolte de l’intégralité des indices laissés par Victoria et la redécouverte du tracé originel de la Via Domitia. D’une part la dimension ludique est importante car elle permet d’achever la quête et d’offrir un « happy end » à Cnaeus et Victoria ; d’autre part, la dimension pédagogique et culturelle est prédominante car, par le biais du jeu, de nombreuses connaissances sur les patrimoines abordés sont acquises. De plus, les éléments du kit de l’aventurier-archéologue aident le joueur dans leur quête : l’observation de la carte antique du Pays Narbonnais et l’extraction de certaines des informations qu’elle contient permet de résoudre certaines énigmes. La boîte à outils typique de l’archéologue ne remplit pas uniquement une fonction symbolique (a contrario du chapeau d’Indiana Jones qui est pur gadget) puisqu’elle va effectivement servir à mettre au jour et extraire des vestiges (des reproductions évidemment, précédemment cachés par l’équipe de ViaDo), comme des tessons ou des fragments, à plusieurs reprises, et qui devront être rapportés à l’OT à la fin du jeu, intactes et dans leur intégralité, dans les sacs transparents prévus à cet effet. Il s’agit d’une application concrète et ludique qui place le joueur dans la peau d’un archéologue. Parfaite même pour les tout-petits, cette activité peut être enrichie par des explications supplémentaires plus poussées pour les adultes, via le livret explicatif fournit avec le kit (notamment pour en faire la lecture lors des trajet en voiture entre les différents points d’intérêt par exemple). L’application utilise la géolocalisation pour guider les joueurs vers le prochain point d’intérêt lorsque l’énigme a été résolue ou que le vestige a bien été mis au jour. Un guidage GPS routier peut être programmé si besoin via l’application. La couverture 3G et 4G dans cette partie du département de l’Aude est plutôt satisfaisante puisqu’elle se situe à proximité du littoral. Cnaeus accompagne le joueur tout au long du jeu et retrouve la mémoire au fur et à mesure, donnant lui aussi de temps à autre des indices faisant avancer l’action. De courtes vidéos explicatives mobilisant des reconstitutions virtuelles en 3D ponctuent le jeu afin de rendre le tout plus tangible, comme par exemple la reconstitution d’une mansio romaine à l’endroit des Chapelles Sainte-Pancrace et Notre-Dame-des-Oubiels, ou encore celle du Pont des Marchands tel qu’il était il y a plus de 2 000 ans, c’est-à-dire bien plus large puisque l’Atax (ancienne dénomination pour le fleuve Aude) avait un lit plus profond et plus étendu (une arche aujourd’hui, contre sept à l’époque). Enfin, de petites animations rythment la progression, qu’elles permettent de compléter une énigme ou qu’elles apportent des connaissances supplémentaires. On peut par exemple imaginer une animation détaillant toutes les couches distinctes de matériaux utilisés pour la construction de la Via Domitia, car si certaines sont encore observables sur certains tronçons, une explication plus explicite est nécessaire.

 

Voici une carte détaillant l'itinéraire et les points d'intérêt du jeu dans le Pays Narbonnais :

Carte interactive : cliquez sur les lieux pour avoir plus d'infos !

Fiche_d'Identité_-_Via_Domitia_Quæsītus_
2. ArchéoLoco Center : l’Archéologie en Folie !

Il s'agit ici de mettre en valeur les vestiges archéologiques inhérents au système des avant-ports antiques de Narbonne dans le Massif de La Clape, composé de trois gisements principaux découverts à ce jour : Port-La-Nautique, Castélou/Mandirac et l'Île Saint-Martin. 

 

Dans le cas des avant-ports de Narbonne, c’est une double médiation qu’il serait intéressant de proposer au public pour les sensibiliser, d’une part à la sauvegarde du patrimoine, et d’autre part à l’archéologie, ses fonctions, son importance et ses enjeux politiques :

  • Organiser une médiation concernant le patrimoine archéologique en lui-même, c’est-à-dire les avant-ports antiques de Narbonne et les découvertes archéologiques déjà mises au jour, qui permettent d’en savoir plus sur la société gallo-romaine de l’époque, son fonctionnement et ses caractéristiques.

  • Et se servir de cet objet patrimonial comme prétexte pour créer une médiation ambitieuse sur la discipline archéologique dans son ensemble, et comme support pour illustrer concrètement les méthodes et démarches scientifiques qui s’y rattachent, via l’exemple des avant-ports antiques de Narbonne.

Le site archéologique de l'Île Saint-Martin est le plus propice à recevoir une médiation et des installations car les fouilles ne sont pas terminées et une association organise déjà des visites du site, alors que les deux autres sites ont été recouverts et ne sont donc pas exploitables en l'état. 

Le but est de faire du site de l’Ile de Saint-Martin un lieu vivant, attractif, de rencontres et de partage de savoirs, et de le convertir en un pôle dédié à la médiation et à la pratique de la discipline archéologique. L’objectif serait également de dynamiser le site afin qu’une nouvelle campagne de fouilles puisse s’y tenir, à la fois cause et conséquence, de l’attrait culturel, patrimonial et historique du site. Le projet de valorisation du site archéologique de l’Ile de Saint-Martin est composé de deux volets :

  • L’Archéologie en Folie : la mise en place d’un véritable calendrier évènementiel sur site.

  • L’ArchéoLoco Center : la construction d’un Centre d’Interprétation sur l’Archéologie (CIA) in situ (un bâtiment adjacent au site des fouilles).

Pour le calendrier événementiel, l’idée est d’offrir au grand public, tout au long de l’année, des actions de médiation et des activités tournant autour de l’archéologie, en tenant compte de la segmentation des publics : public scolaire, public jeune, population locale, touristes estivaux (de proximité), public étranger (majoritairement espagnol). La période estivale est évidemment plus propice pour rester en extérieur en profitant du climat clément et attire de nombreux touristes saisonniers dans le Pays Narbonnais, ainsi donc la densité des évènements proposée sera accrue durant cette période (juin à septembre). Le reste de l’année, les actions mises en place seront surtout destinées à la population locale et aux scolaires. Le site archéologique de l’Ile de Saint-Martin devra être aménagé par le biais de l’installation d’une signalétique in situ avec un parcours pour progresser de points d’intérêt en points d’intérêt. De même, pendant les futures campagnes de fouilles, des panneaux explicatifs seront affichés à l’entrée du site pour donner les modalités et les objectifs de ces campagnes. L’idée est que le site soit accueillant et vivant, de par ses aménagements et de par le personnel qui y travaille. Il faut donner envie aux visiteurs locaux de venir y passer un moment en accès libre, pour discuter avec la personne qui est là pour les accueillir sur le site (un animateur de ViaDo), pour s’enquérir des avancées et des récentes trouvailles, et pour échanger un instant de manière informelle avec les professionnels qui fouillent. On peut imaginer installer un bâtiment en préfabriqué mobile, qui ferait office d’accueil, d’espace de détente avec une machine à café, et de lieu d’échanges et de rencontres avec un peu de documentation en accès libre. Le but est de faire tomber les barrières entre les professionnels de l’archéologie et du patrimoine et les néophytes, en incluant la population locale pour qu’elle soutienne et adhère aux projets de fouilles, et s’approprie ou se réapproprie, son patrimoine et son histoire. Les objectifs de la mise en place d’activités diverses in situ via le calendrier d’évènements « L’Archéologie en Folie ! » est de proposer au public d’expérimenter le métier d’archéologue, de mieux cerner la discipline scientifique qu’est l’archéologique, d’acquérir et de partager des connaissances et d’avoir le sentiment de véritablement participer à la recherche à son niveau.

 

Si le calendrier des évènements « L’Archéologie en Folie ! » est plutôt centré sur l’expérience de terrain liée à la discipline archéologique et sur la mise en place de mesures de médiation centrées aux travaux de prospection et de fouilles, l’ArchéoLoco Center, le Centre d’Interprétation en Archéologie (CIA), se veut plutôt un espace de médiation dédié à l’étape suivant la mise au jour des découvertes archéologiques : les techniques d’analyse scientifique et d’interprétation de ces découvertes (datation au carbone 14, stratigraphie, archéobiologie, sédimentologie…).

 

Ce centre sera composé de deux parties distinctes, qui peuvent être réunies dans un seul bâtiment ou dissociées dans deux édifices :

  • L’ArchéoCube : une salle en forme de cube, équipée d’une installation audiovisuelle dernier cri avec quatre écrans sur les quatre murs latéraux du cube, afin d’offrir aux visiteurs une expérience immersive assez complète. La salle peut être équipée de places assises au besoin, mais il est important qu’elles soient amovibles afin de choisir le mode de visionnage du film : assis face à l’un des quatre murs, ou debout avec possibilité de déambuler à l’intérieur de la salle. Ce mode de visionnage étant lié à la nature même du film projeté : s’il s’agit d’un « simple » documentaire ou reportage sur un thème donné, il peut être visionné en place assise ; mais s’il s’agit une immersion dans une reconstitution virtuelle au cœur des avant-ports antique de Narbonne par exemple, il est plus intéressant de le visionner en marchant et en déambulant.

  • L’ArchéoExpo : un espace d’expositions temporaires où des expositions thématiques prendraient place : une exposition sur les dernières avancées technologiques appliquées en archéologie, une autre sur la boîte à outils de l’archéologue avec le détail de ses outils et instruments, depuis le plus archaïque jusqu’au plus moderne, une autre encore sur l’impact de l’imagerie virtuelle en archéologie, qui permet de créer des images de synthèse et des reconstitutions historiques virtuelles, ou encore une sur l’évolution de la pratique de l’archéologie avec un rappel historique général mettant en exergue les grands changements qui ont transformé cette discipline.

Voici un tableau résumant les idées de films et reportages à diffuser dans l'ArchéoCube:

Tel: 06.48.38.67.00  /  E-mail: helo@sfr.fr

© 2020 by Pays-Narbonnais

Proudly created with Wix.com

Licence de Creative Commons

Attribution, Pas d'Utilisation Commerciale, Partage des Conditions Initiales à l'Identique

Creative-Commons-Attribution-NonCommerci
bottom of page