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NOTRE HISTOIRE

La Fondation du Village

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L'Eglise Saint Fiacre

Comme chaque village français, Toges compte une église. Originellement, une chapelle fut édifiée à son endroit au XVe siècle et dédiée à Saint Fiacre, Patron des Jardiniers. Ermite de Breuil-en-Brie au VIIe siècle, Fèfvre, d’origine irlandaise, ne devint Saint Fiacre qu’après 1313, quand son culte se développa sous l’impulsion de l’abbé de Saint-Féron de Meaux. Ce culte se répandit d’abord et surtout parmi le petit peuple. Il avait la réputation de protéger les fidèles contre les maladies comme la dysenterie ou les hémorroïdes et de guérir les malheureux qui en souffraient. L’office rendu par le prêtre de Toges se terminait invariablement par une prière au saint vénéré. La Grande Guerre eut raison de la petite église qui fut rasée, mais vite reconstruite. En 1933, la nouvelle bâtisse et le clocher furent inaugurés par les habitants et bénis par le curé de Toges, l’abbé Chaubry.

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D'après les recherches historiques et l'analyse des archives de Raymond Hardy*, le village de Toges naquit officiellement le 19 juin 1207 lorsque lui fut octroyée une charte de franchise par Henri III le Wafflart (l'irascible), Comte de Grandpré, qui en possédait le terroir, assez exigu en outre, puisque ne comptant que 344 hectares, principalement recouvert de forêt. Néanmoins, au sens géologique, Toges est la commune la plus typique de l'Argonne Ardennaise de par son sol composé de gaize et d'argile et de par son relief curieusement accidenté, marqué par une zone de confluence des ruisseaux de la Cense et des Fontaines.

Le nom du village dérive probablement du pluriel latin togae qui signifie "ce qui couvre", et qui, par métaphore, devait désigner les toits des habitations de Toges qui seuls indiquaient qu'une communauté s'était installée au creux de ce vallon.

A une date indéterminée, le Comte de Grandpré vendit son fief de Toges à Jean de Saulx, un riche et puissant seigneur de la région qui avait épousé Jeanne de Vouziers vers 1375. Homme très pieux, il entra quelques années plus tard à la Chartreuse du Mont-Dieu comme frère donné, après avoir cédé la seigneurie de Toges à l'abbaye voisine de Landèves. La communauté togearde vécut ainsi sous la direction des moines de l'abbaye jusqu'à la Révolution.

Eglise de Toges.jpg

L'Economie du Village

Le village comptait 278 habitants lorsque la Révolution éclata en 1789, puis l'expansion économique qui s'ensuivit permis à Toges d'enregistrer son record de

population en 1836 : 518 habitants. Depuis toujours, les Togeards vivaient essentiellement de la forêt, ce qui, auprès des populations plus nanties des villages voisins, majoritairement agricoles et vigneronnes, leur valut une réputation de maraudeurs, de braconniers et d'hommes des bois un peu sauvages. Un célèbre dicton disait: "Toges-en-France, entouré de haies et de buissons, rempli de canailles et de fripons." Ainsi, dans ce village enclavé et condamné à une certaine marginalisation, se créa une identité socio-culturelle originale et encore perceptible aujourd'hui. De plus, les jeunes gens en âge de se marier le faisaient souvent au sein de la communauté du village, les mariages endogames n'étaient donc pas rares. 

Les Togeards ont souvent connu la misère, mais ils ne chômaient pas, le dur labeur était de mise pour gagner de quoi survivre. Ils travaillaient souvent le bois. Ils étaient bûcherons, scieurs de long, équarrisseurs de bois, fendeurs de lattes et fournissaient les tonneliers, les charpentiers et les agriculteurs des villages voisins. Certains étaient tourneurs de chaises, sabotiers ou fabricants d’échelles, de fourches, de balais ou de râteaux. On comptait aussi de nombreux commerçants, trois cabaretiers, deux vignerons et un aubergiste. Mais plus que tout autre artisanat, ce qui fit la renommée du village par-delà les limites du département, fut la fabrication d’allumettes soufrées, appelées togeardes, du même nom que les habitantes qui les confectionnaient. Ces longs allume-feux étaient soufrés aux deux extrémités et liés en fagots grâce à du chanvre ou de l’écorce d’osier. Puis les Togeardes allaient les vendre de village en village. 

Bien que beaucoup de ces métiers et artisanats d'antan soient en péril ou aient disparu, et que l'épicerie et les cafés aient tous fermé,

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le village conserve toujours certaines traces de son passé et accueille une nouvelle génération d'artisans et d'artistes.

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* Raymond Hardy était professeur d'histoire-géographie dans un collège rural de l'Argonne et inspecteur de l'Education Nationale dans le département. Amoureux de Toges et d'une Togearde depuis longtemps, il prépara une étude de cette petite commune durant 15 ans, qu'il publia en 2014. Il s'agit d'un ouvrage majeur d'un point de vue historique, géographique et socio-anthropologique sur le village de Toges, qui permet de sauvegarder la mémoire de notre passé.

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